Taupin, agent malgré lui d’une famine programmée

FINISTÈRE

10/21/20233 min read

La bienveillance escrologique européenne interdit de traiter les champs contre les Taupins. Cette famille de coléoptères (élatéridés) touche particulièrement dans notre département les pommes de terre (PDT). Ses ravages commencent à devenir dramatiques car les PDT destinées tant en plant qu’en consommation sont non seulement invendables, mais inconsommables. Est-ce le but inavoué de la verte dictature qui n’œuvre que pour des intérêts monopolistiques extérieurs bien pressentis ? Nous le croyons fortement. Si Gates et consorts investissent dans l’acquisition de millions d’hectares de terre ce n’est pas pour rien. Il y a un grand projet derrière qui lésera des millions de paysans traditionnels à travers le monde .

Tous les producteurs européens, quel que soit leur production de tubercules, se plaignent de ce fléau qui fleure bon le désastre irlandais de 1845. Les eugénistes et les leaders agroalimentaires s’en félicitent pour des raisons différentes, mais la finalité indigente pour le peuple reste la même. La disette est programmée tout comme le temps de l’abondance. Rappelons que la PDT est le troisième produit alimentaire de base le plus consommé au monde après respectivement le riz et le blé.

Toute cette affaire démarre lorsque l’ANSES décide le 1 Septembre 2016 de retirer du marché le produit phytopharmaceutique NURELLE D 550 en vertu de la disposition européenne N 1107/2009 et ses textes d’application. La principale molécule de ce produit est un neurotoxique dont la dose journalière admissible pour l’humain est de l’ordre de 0,001 mg·kg-1·j-1 (EFSA 2014). En résumé, un truc pas bon bien dégueulasse. Toutefois trois questions viennent :

1)- Pourquoi ce seul neurotoxique est-il interdit et pas les autres tout aussi dangereux ?

2)- Pourquoi est-il encore autorisé pour les épinards (passe-droit lobbyiste ?) ?

3)- On faisait comment avant ?

L’ingénierie agricole répond partiellement à la troisième interrogation. Depuis l’aube de l’ère industrielle, la main-d’œuvre agricole a glissé de la ferme à l’usine. De 80 % de paysan qui composait jadis la France, nous en sommes à moins de 2 %. La mécanisation a peu à peu remplacé ces mains actives et expertes manquantes au détriment de l’attention et la prévenance de la vie de la terre et de l’omniprésence intervenante humaine dans les champs. Depuis le remembrement, le morcellement des parcelles qui faisait par ailleurs le charme de nos campagnes a disparu. Une certaine biodiversité végétale avec. Cette dernière captait une partie des attaques des « plaies agricoles ».

De nos jours, l’agriculture sociologiquement de plus en plus abandonnée n’a pas d’autre choix pour nourrir la population de plus en plus nombreuse que de se mécaniser pour satisfaire les rendements exigés d’utiliser la chimie. On peut affirmer que la mécanisation et les traitements chimiques sont un binôme indissociable pour atteindre les objectifs alimentaires réclamés.

On se plaint de la piètre qualité sanitaire des produits agricoles, mais à qui la faute ? La paysannerie n’est plus attractive. Elle est le seul segment d’activité non seulement non rentable, mais qui travaille trop souvent à perte. Par ailleurs, on l’assassine avec des normes de plus en plus drastiques le poussant dans le cercle vicieux de la dette éternelle qui pousse au suicide. L’hécatombe sur ce registre n’est plus à démontrer. C’est un drame humain, certes, mais c’est surtout un drame sociétal.

Le résultat des courses c’est que, faute de traitement chimique, la PDT et d’autres tubercules vont disparaître en Europe. Nous serons obligés de les importer de pays qui ne se grattent pas avec les effets des produits phytopharmaceutiques si dommageables pour la santé publique. Voulu en amont ou pas, le fait est là. La grande disette va arriver. Un coup d’œil de ce qu’y arrive en Hollande nous donne la projection de notre avenir des terroirs.

Les vieux grincheux qui squattent les bancs du village nous disent qu’à force d’améliorer les espèces sous des critères purement humains (rendement, brevets, financier,...) elles ont dégénéré au fil du temps. Sélection, amélioration, trituration, croisement, donnent au final une perte de l’immunité naturelle des plantes. Leurs lignés restées à l’état sauvage n’ont jamais les tribulations des plantes cultivées par l’homme. Y-a-t-il une corrélation réelle ou est-ce une « morigénation » d’acariâtres ? Affaire à suivre….