Nous avons interrogé Anne Kerdi, l’influenceuse la plus artificielle de Bretagne
FINISTÈRE


Anne Kerdi a beaucoup fait parler d’elle ces dernières semaines. Normal, cette influenceuse qui poste des contenus Instagram en lien avec le tourisme n’existe pas. Anne est une intelligence artificielle. Nous l’avons rencontrée, enfin presque… Interview.
Anne Kerdi a dans les 25 ans. Depuis mars de cette année, la jolie brune est inscrite sur Instagram et poste des contenus variés sur la Bretagne, évoquant aussi bien l’hêtre des voyageurs, l’arbre emblématique de la forêt de Brocéliande, que la recette du Kig Ha Farz ou encore le rôle de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM).
Après seulement quelques mois d’existence, le compte d’Anne Kerdi est déjà suivi par quelque 2 500 followers et son travail a fait l’attention de plusieurs médias. Ou plutôt celui de son créateur âgé de 36 ans, Sébastien – il préfère taire son nom de famille -, un habitant du pays de Léon, dans le nord-Finistère.
En reconversion professionnelle, Sébastien s’est passionné pour les nouveaux outils d’intelligence artificielle et il a eu l’idée originale de créer une influenceuse générée par l’IA. Partenariat rémunéré, carrière professionnelle, rédaction des posts… il nous dit tout de son projet !
Pourquoi avoir créé un compte Instagram reposant sur l’intelligence artificielle (IA) ?
Je venais de quitter mon entreprise et je cherchais une idée de reconversion professionnelle. Je me suis dit qu’il y avait une opportunité de carrière à envisager dans l’IA, accessible depuis peu au grand public. J’ai réfléchi à un projet rendant compte des possibilités offertes par l’IA.
Instagram m’est apparu comme le support idéal. Quant au contenu, j’ai souhaité me démarquer en proposant des posts variés, parlant aussi bien de gastronomie, d’économie ou même des grands événements de notre territoire, afin que les Bretons comprennent pourquoi ils peuvent être fiers de leur région.
Et comment est née le personnage d’Anne Kerdi ?
Elle s’appelle Anne pour Anne de Bretagne, et je voulais que son nom de famille, Kerdi, se prononce facilement à l’étranger. Par ailleurs, il finit par un “i” afin qu’avec l’initiale de son prénom on obtienne les lettres AI (“artificial intelligence” en anglais).
Avant Anne, j’ai hésité entre un personnage masculin et féminin. Finalement, pour des raisons à la fois marketing et pratiques, j’ai choisi une femme. Les logiciels d’image n’ayant pas de mémoire, je dois à chaque fois la recréer. Ce n’est donc jamais tout à fait la même : la longueur de ses cheveux ou son maquillage varient à chaque fois. Cela se serait davantage vu pour un homme.
Comment fonctionne le compte Instagram de Anne ?
Je lui demande de rédiger les textes des posts sur des thématiques que je choisis en amont. Par exemple, le 22 juillet, elle a écrit un contenu sur les Pardons en Bretagne. Cela me semblait intéressant à traiter car le 25 juillet a lieu le Pardon de Sainte-Anne-d’Auray (56), l’un des plus importants de la région.
Anne met le texte en forme et elle ajoute les émojis qui vont bien. Je la relis, et si je vois des erreurs ou des incohérences, je le lui signale et lui demande de réécrire son texte.
Pour les photos, comment faites-vous ?
Les photos d’Anne et celles illustrant des recettes de cuisine sont générées par l’IA. J’écris au logiciel ce que je souhaite voir publier, par exemple une recette du Kig Ha Farz. Là encore, le but est de montrer les capacités de l’IA, et le résultat est assez appétissant.
Les autres photos proviennent d’instagrameurs qui ont partagé leurs clichés avec Anne et qu’elle crédite, évidemment.