L’éternelle méprise

Réalité des associations

FINISTÈRENATIONAL

8/8/2023

Nous connaissons tous des gens qui sont à fond dans le militantisme. Qu’ils soient dans la politique ou dans des collectifs à but sociétal, ils mettent toute leur énergie et leur hargne pour faire avancer les idées ou le concret selon les objectifs. Toujours, ils ne lésinent sur rien, ni sueur ni pognon. En un mot, ils croient véritablement en leur combat et ils le démontrent tous les jours par leur acte créatif et pragmatique.

Malheureusement pour eux, ils sont toujours entourés de gens apathiques d’un côté, ambitieux de l’autre. Ces deux catégories sont des sangsues, ils pompent l’énergie de la force militante. Les premiers sont des boulets, les autres des accapareurs. Dans les deux cas, ils usent la volonté des locomotives présentées au début de notre prose. Combien de gens ont perdu leurs illusions à cause de ces types qui pérorent et prennent peu à peu la main sans apporter pour autant quoi que ce soit au collectif ? Toujours critiques, jamais actifs, ces inutiles font fuir les dynamiques. Ces dernières sont écœurés par tant de babillages stériles qui inhibent leur punch. De ce fait, ils disparaissent dans la nature.

Ainsi les collectifs se purgent de ses meilleurs éléments. Ceux qui restent, ceux qui ont participé à cette désertification militante se contentent toujours de garder les places honorifiques voire parfois lucratives. Ils ont depuis longtemps oublié l’objet du collectif. Dans le monde de la politique, ce processus est dramatique. Combien de partis ont perdu leur ossature à cause de ces êtres inconsistants à vertu pusillanime, dotés tout de même d’une ambition débordante ? C’est en fin de compte l’essentiel du monde politique. Beaucoup de paroles, de déclarations, d’intentions qui n’engagent que ceux qui y croient.

Pour garder les postes, les honneurs et le fric qui vont avec et surtout le pouvoir d’en imposer aux autres, ils renient tout sans vergogne. On peut même se poser légitimement la question de savoir s’ils ont eu un jour des convictions tant ils bafouent leurs idéaux initiaux au quotidien. Toujours, ils ne font rien pour le bien commun. Dans les alcôves, ils conspirent pour neutraliser ceux qui pourraient les déloger de leurs chaires par plus de hardiesse ou de compétences qu’eux.

Cette mécanique touche tous les collectifs, de la petite association locale au couloir du pouvoir. Tous œuvrent malignement pour tirer les marrons du feu. Comment voulez-vous que la France progresse et s’améliore avec tous ces zigotos ?

Ainsi, il y a une sacré maldonne entre ceux qui s’investissent dans un collectif quelconque pour un idéal et ceux qui y viennent pour en tirer un avantage personnel. Fatalement, il y a affrontement entre les deux « clans ». Ce n’est pas ceux qui n’ont rien à apporter au collectif qui partiront les premiers. Comme dans la nature, le parasite tue son hôte et rebondit sur une autre cible.

Nous ne les citerons pas, mais nous connaissons dans le Finistère des associations qui sont moribondes à cause de ce phénomène de fuite des énergies opérée par une invasion d’opportunistes biaisant même l’objet du collectif à leur fin personnelle. Ils ont par ailleurs dévié les objectifs du collectif ou les ont rendu (sciemment peut-être) complémentent amorphe, vidé de sa substance même. De quoi désespérer de la nature de certains humains.