Les élus brillent par leur absence
Le vent a balayé la représentativité locale
FINISTÈRE


Le fond des discussions dans les restaurants ouvriers depuis le lendemain de la tempête Ciaran (nom de source gaélique) porte sur le mécontentement de leurs clients sur l’absence totale des élus sur le terrain. Dans certains territoire, aucun des élus n’est venu s’informer, soutenir, soulager les administrés dans les difficultés, la peine et la douleur. Aucun ne s’est enquis des embarras individuels, des quartiers, des particularités locales. Chacun son problème, si vous n’avez besoin de rien comtes sur moi.
Les services municipaux côté administratif se sont contentés de renvoyer sans complaisance ni humanité les appels quémandant une information ou un soutien particulier sur des numéros dédiés (créés de façon plus ou moins improvisée).
Dans ce pataquès où des clivages assez effrayant de gestion sont à noter, nous observons trois choses :
1)- La faille sensible détectée dans la connaissance générale du plan communal de sauvegarde (PCS) et du document d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM) des municipalités.
2)- La désolidarité complète des élus envers leurs populations respectives.
3)- L’incroyable manque d’autonomie des gens qui comptent toujours sur les autorités pour régler leurs problèmes. C’est le signe inquiétant de l’adulescence générale.
Ce qui nous choque le plus, c’est l’invraisemblable manque de solidarité entre voisins. Au lieu de faire corps face à un événement négatif majeur et gérer ensemble la crise, ils entre-déchirent avec souvent la menace juridique hors propos qui indique bien leur mentalité de merde à la base. Tout le monde n’embrasse plus ses responsabilités, n’assume plus la fatalité, ne fait d’effort collectif. La compréhension objective de la situation des autres dans un contexte particulier a complètement disparu. C’est la démonstration en direct du très petit esprit bourgeois ambiant développé par les boomers.
Ce que nous constatons au final, c’est que dans le Finistère, alors que les tempêtes sont une partie prenante de son histoire, n’a toujours pas pris les dispositions adéquates pour amoindrir les effets dévastateurs de ces coups de vent récurrents.
Ces observations et réflexions ne sont pas toutefois générales et absolues. En effet, certains de nos correspondants nous ont enseigné qu’Enedis avait pour une fois anticipé et prévu des renforts, groupe électrogène de secours… Au niveau départemental, « le président, Maël de Callan a interrompu ses vacances et était sur le terrain, même s'il n'a certainement pas servi à grand chose, il était là ».
Des renforts pour dégager les routes départementales sont rapidement arrivés d'autres régions. Les pompiers et les équipes d'astreinte des communautés des communes étaient sur le pont. Nous savons que dans le monde agricole l’entraide a marché plein pot. Dans certains endroits la solidarité entre voisins était présente et au-delà des tronçonneuses sorties faire le ménage, certains ont proposé d'héberger les voisins sans lumière ni chauffage…
Comme toujours, les mentalités suivant les localités sont différentes. Amis lecteurs finistériens, envoyez nous votre expérience dans cette période perturbée.