Le patrimoine historique laissé à l’abandon

FINISTÈRE

8/14/2023

Nicole Le Gall, présidente des Amis de Sainte-Hélène et de Breiz Santel, déplore le manque d’entretien des abords des chapelles et églises de sa cité, Douarnenez pour ne pas la nommer. Ville qui par ailleurs est complètement perdue dans les affres de la confusion tous azimuts.

Que cette dame se rassure, si on ose dire, que c’est hélas ! le sort de notre patrimoine historique partout en France. Dans le Finistère, pour ne parler que de ce département qui nous est cher, toutes les chapelles isolées sont laissées aux mauvaises herbes et à la décrépitude.

Ailleurs sur notre territoire national, les églises en péril sont carrément démantelées ou vendues. Certaines sont brûlées, pas forcément par des énergumènes des cultes concurrents. La vérité c’est que la France n’est plus attachée à son patrimoine cultuel ni historique. Couper les herbes folles, mettre un coup de ciment pour replacer des pierres tombées, restaurer des boiseries vermoulues, replacer quelques ardoises en fugue, personne ne veut mettre la main à la patte pour garder intact les édifices élevés par les efforts de nos anciens.

La perte de la foi n’est pas la seule explication. Notre pays est surtout en perte de repère et d’identification. Il rejette tout son passé et donc tous les symboles qui vont avec. Ne pas couper les herbes autour des lieux de culte n’est rien face au délitement de notre société. Les racines de ce mal sont profondes. Elles ont commencé à pousser dès la révolution où le rejet des traditions religieuses a été sanguinolent. L’anticléricalisme de la 3ème république n’a pas arrangé les choses. Les soixante-huitards ont parachevé la tendance du délitement du corps social. À présent, nous récoltons pleinement la moisson de l’indifférence au mieux, de la haine au pire.

En attendant les jours du ressaisissement général, les jours de la réappropriation de nos valeurs, les jours du retour des sentiments respectueux des temps antérieurs, l’herbe ingénue pousse au pied des monuments qui faisaient la fierté locale de nos ancêtres.