Le dangereux exutoire

LIBRE EXPRESSION

8/20/2023

Depuis la fin du délire sanitaire, les collectifs « résistants » ont subi le phénomène « peau de chagrin ». Chacun est revenu dans sa zone de confort. Confort très relatif puisque le portefeuille est dilapidé par la paupérisation artificielle menée de main de maître par la grosse commission européenne et ses agents pathogènes disséminés dans nos pays respectifs.

Dans notre monde matérialiste, être sans argent équivaut à stagner dans le statut de l’esclave. Sans argent, on ne peut pas vaquer où on veut, construire sa vie, préparer son avenir, se développer, construire des projets, éduquer correctement ses enfants. En un mot, faire ce qu’on veut. En parallèle, nous notons que l’adage « L’argent ne fait pas le bonheur » est de plus en plus exprimé dans les chaumières. Schwab le dit autrement : « Vous n’aurez rien, et vous serez très heureux ». Les premiers expriment le mot du renoncement, le second, l’avertissement de l’asservisseur.

Ne pas être atteint par la pléonexie est une chose, ne pas se battre pour avoir le minimum vital une autre. Pourtant c’est ce qu’il se passe actuellement. La renonciation actuelle des gens est tout simplement époustouflante. Le système les vole, les spolie, les enferme dans la geôle numérique, les fait taire et les censure, rien à faire, ils reculent tous les jours. Leur abnégation est totale. Elle semble un suicide collectif.

Le plus dramatique est la soumission subite de ceux qui alors encore quelques semaines étaient dans des collectifs de la dissidence. Ils se sont recroquevillés sur eux-mêmes dans une ambiance fataliste. Toutefois, un dernier relent de révolte s’agite dans leur esprit. La rébellion ne s’exprime pas dans des actes physiques et des soulèvements, mais dans la recherche d’une porte de sortie métaphysique. Leur exutoire est la recherche d’une autre voie du développement intérieur. Les plus chrétiens attendent une intervention divine pour les sortir du cauchemar, les autres scrutent des voies alternatives où il est question d’énergie, d’équilibre de l’aura et d’un tas de conneries qui ne marchent que dans un contexte apaisé et serein. Hors, la réalité actuelle ne délivre pas les conditions idéales pour un développement personnel intérieur. L’esprit est attaché au corps et dans la mesure où ce dernier n’est pas dans la plénitude, l’esprit ne peut se s’exprimer pleinement.

Pour les agrestes de mon genre, la recherche spirituelle dans un contexte dantesque n’est pas de bon aloi. Il est pour nous le signe de la lâcheté, de la soumission, de tout ce qui est contraire à la vie. Qu’est-ce qu’on a à faire de planer béat à 50 cm au-dessus du sol alors qu’on est flagellé par les verges de l’inversion des valeurs ? L’expression de la vie s’amenuise et au lieu de la protéger, de l’aider à se recouvrer pleinement, ces anciens combattants suivent benoîtement son extinction du pas du zombi.


La vérité c’est qu’ils ont perdu la guerre sociétale et qu’ils ne veulent pas admettre leur manque de tonus lors des affrontements. Au lieu de continuer le combat, ils se cherchent de voies scabreuses pour remplir leur vie devenue précaire par les tyrans en pleine liesse. Les méditations ne seront d’aucun secours lorsqu’ils viendront les cueillir comme des fruits mûrs au sein de leur havre de paix.

Nos doux explorateurs de l’intangible pourront s’adonner à leur loisir spirituel uniquement lorsque la société aura repris sa zen attitude, pas avant. En attendant ce moment de grâce, il faut se battre tangiblement. La fuite n’empêche pas la gazelle de se faire happer par le lion. Il est grand temps que ces anciens rebelles se reprennent et remontent aux créneaux de la dissidence. Nous les y attendons. Chacun doit reprendre son rôle de colibri. Chacun doit faire sa part contre l’incendie qui ravage tout.