LE CONTRÔLE SOCIAL

Le contrôle social désigne l'ensemble des moyens à la disposition d'une société dictatoriale pour obtenir que sa population agisse conformément à ses normes sociales en vigueur. Le but du contrôle social est donc d'assurer l'ordre social et le respect du système de valeurs du groupe exécutif.

L'obéissance ou plutôt la soumission à la norme provient tout d'abord d'une intériorisation des règles et valeurs, lors de la période de socialisation (école) puis tout au long de l’accompagnement de la vie par les prédicateurs.

Le respect d'une norme devrait se faire de manière consciente lorsqu'on adhère de manière réfléchie à la règle. Il devrait s’opérer quand on est un adulte non endoctriné, ce qui est rare puisque l’école nous a formaté. On peut affirmer qu’il est acquis de manière inconsciente, en agissant par habitude et sans réflexion sur le sens de la norme. Heureusement qu’il existe toujours des individus qui pratiquent des transgressions dans la dictature.

Les agents de l’inquisition

Pour faire face aux délits de la pensée, de la liberté et de la protestation, toujours effectifs par on ne sait par quel miracle, la société dispose de nombreuses instances de régulation. Les agents de la censure néoconservatrice, la police politique républicaine qui écume le net, la propagande dans les rues, les manifestations, les réunions publiques sont les plus connus. Moins connu, mais certainement le plus dangereux, le plus abject du contrôle social est celui qui vient de tous par tous par impulsion conditionnée. On condamne le mouton noir, le canard boiteux, l’excentrique, le marginal. C'est un contrôle communautaire informel, s'appuyant essentiellement sur une désapprobation collective explicite ou implicite lorsqu'une personne enfreint la règle commune. En un mot, la délation fait office de garde-chiourme.

Le contrôle formel évoqué plus haut, est le fait des institutions spécialisées (police, justice, organismes sociaux, ONG ...) qui peuvent intervenir sous couvert du droit et de la justice. Nous connaissons tous bien à propos toutes les dérives et déviances opérées par la dictature actuelle pour se défier des institutions surtout européennes et internationales. Dans tous les cas, le contrôle social repose sur des sanctions type Pavlov (félicitations pour une conduite conforme ou une sanction pour une conduite déviante ou attentatoire).

Le tout numérique va nous faire plonger dans cet univers Pavlovien qui donne un sucre pour le bon caniche, un coup de trique au corniaud réfractaire. À la seule infraction, nous serons sanctionnés, privés de droit, de ressource et de liberté. Très certainement l’IA fera le sale boulot du Kapo. La disparition de l’argent liquide, la fusion entre la carte d’identité et la carte vitale promise par Gabriel Attal et le croisement entre les datas fiscaux, commerciaux, sanitaires et policiers nous annoncent des jours merveilleux type la série Le prisonnier.