La retraite en retraite, la nouvelle Bérézina
La lettre du Duc de Guise
LIBRE EXPRESSION


Pendant des semaines, les forces d’une certaine gauche ont battu le pavé pour protester contre la réforme des retraites. Elles ont proclamé haut et fort « jamais nous céderons ». Dans toutes leurs manifestations, nous avons vu une grande compétition du meilleur slogan provocateur, les plus sympathiques chansons de rue, les plus belles chorégraphies dignes d’une grande kermesse pastorale. Ballons et flonflons, tel était le ton. Il est toujours étonnant de constater qu’en des temps de grandes revendications, où la tension sociale est censée être à son paroxysme, voir les protestataires chanter, rire et danser. L’heure est grave, elle promet une régression sociale de plus, mais elles s’amusent tout de même. Quelle inconséquence ! Quels révolutionnaires en carton que voilà !
Quelques feux de poubelle et coupures électriques ciblées plus tard, maître la truelle Mélenchon siffle la fin de la récréation. Et nos joyeuses troupes rentrent gentiment à la maison avec ses souvenirs de militant. Le chef qui n’a jamais travaillé de sa vie, qui est incapable de faire du ciment pour manier sa truelle en or massif, a une nouvelle fois trahi les travailleurs, ses troupes, les idéaux de la lutte des classes. Quand les gauchistes constituant la base de ce courant sociétal comprendront qu’ils sont manipulés par leurs instances supérieures prenant leurs ordres à la loge ? Le manège dure depuis des décennies pour ne pas dire depuis Tournadre. Ils ne comprennent pas vite les bougres, c’est le moins qu’on puisse dire. Nous leur recommandons de lire leurs ouvrages fondateurs plutôt que de regarder le foot à la télévision ou les émissions automobiles qui ne montrent que des bagnoles qu’ils ne pourront jamais s’acheter. Ce côté masochiste est agaçant. Après onze 49,3 dans les dents, ils se passionnent à présent pour les jeux Olympiques.
Pour ne pas rester en reste de leur magistrale défaite sociale, ils soutiennent inconsidérément les déviants LGBTistes et l’Ukraine la corrompue. Eux, les anti nazis, agitent le nouveau drapeau NSDAP jaune et bleu. La belle bande d’abrutis que voilà ! La stupidité devrait avoir des limites dans l’univers, mais avec eux, elle est expansive, dépassant le monde connu.
La droite souverainiste a un joli créneau pour tacler les LFI. Elle devrait faire des affiches interpelant les militants « insoumis » qu’ils ont été abandonnés sur le terrain de la retraite. Nous savons bien qu’elle n’en fera rien car malgré la théorique guerre idéologique qu’elle est censée mener, il n’est pas de bon ton de la faire réellement sur le terrain. Les comités stratégiques de ces partis patriotiques ne veulent pas faire de vague. Quelle erreur tactique ! Ils ont un bon segment ponctuel pour déstabiliser le gaucho du fond du panier, ils n’en profitent pas. C’est affligeant, déprimant, désespérant, de quoi rentrer dans sa coquille et attendre des jours meilleurs.
Nous recommandons donc aux dynamiques locales d’outre-passer le veto de leurs chefs parisiens et de faire ces affiches. Un simple placard fait à partir d’une imprimante A3 suffit. Pas besoin d’une œuvre d’art, un bon slogan percutant accomplit la mission.
Maintenant que l’idée est lancée, ceux « qui en veulent » doivent s’y atteler. Voilà de quoi glisser une bonne quenelle comme dirait l’autre aux forces gauchistes. Peut-être que certains du lot moins cons que les autres se rapprocheront de vous. Nous avons vu des LCR le faire il y a 40 ans. Pourquoi ne pas provoquer une nouvelle vague de lucidité chez certains gauches ? Pourquoi ne viendrait-elle pas à vous grâce à cette action ? Nous avons vu lors de l’agitation à Callac, qu’il y a des gauchos prêts à discuter avec les forces souverainistes. Ils déploraient qu’il n’y avait pas de dialogue entre les deux camps alors que l’ennemi est dixit « fondamentalement le même ». Il existe donc des ouvertures potentielles. Il faut donc les exploiter en faisant de part et d’autre le choix Platonicien du consensus pour extirper une volonté commune et coordonnée luttant contre les forces néolibérales qui nous oppriment tous.