La grande bataille de 2024 pour le roi de Prusse

La lettre du Duc de Guise

LIBRE EXPRESSION

8/30/2023

Comme tout le monde le sait, l’année prochaine nous fera vivre la palpitante aventure des élections européennes. Toutes les troupes politiques vont se battre comme des chiffonniers dans les rues et surtout autour des panneaux électoraux. Tous ces braves militants ne se rendent toujours pas compte qu’ils œuvrent uniquement pour leurs chefs respectifs, pas pour les idées qui sont ancrées en eux. Le fait n’est pas nouveau. Cette grande maldonne sévit toujours. Il y a les ambitieux qui travaillent pour leurs carrières et la soldatesque pour des idéaux. Nous n’avons jamais vu un élément de la base prendre les rênes d’un parti quelconque. TOUS les partis ne reconnaissent pas la valeur et la compétence de certains dans les rangs militants. La piétaille reste la piétaille, de surcroît ceux qui sont dans la France périphérique. Au mieux, le plus alerte devient le chef de sa zone avec tous les inconvénients sociologiques qui vont avec.

Les provinciaux qui réussissent politiquement à la capitale sont ceux qui se sont soumis localement à la doxa jacobine. Dans leur gourbi territorial, ils ont prêté serment et fait preuve de toutes les allégeances possibles aux tireurs de ficelles qui veillent aux grains.

Donc l’année prochaine nous verrons les idiots utiles gambader par monts et par vaux avec leur attirail militant sous les bras. Au détour d’un collage, la promesse d’une belle baston avec l’ennemi qui remplira ultérieurement leurs soirées militantes. Quoi de plus sympathique que d’évoquer ses épopées de soldats politiques aux jeunes recrues ? Les faits d’arme exaltent les innocents.

En temps de guerre, les gens croient se battre pour la patrie alors qu’ils ne meurent que pour les industriels et les agioteurs. En temps de paix, ils croient se battre pour des idéaux alors qu’ils ne s’écharpent que pour les carriéristes qui les embobinent toujours. Regardons l’ensemble de l’hémicycle pour nous en convaincre. La trahison est à chaque séance. Les agioteurs sont toujours en embuscade.

Nos bons soldats de la rue vont encore se priver de sommeil pour afficher partout leurs chefs respectifs exhibant leur plus beau sourire d’enfumeurs professionnels. Quand bien même ce n’était pas le cas, quand bien même le chef bien-aimé était d’une probité exemplaire, investi d’une cause supérieure, que pourrait-il faire au sein de ce simulacre de démocratie qu’est l’assemblée européenne ? Un député européen n’a aucun pouvoir sinon celui d’acter la volonté de la grosse commission européenne. Au-delà, il émarge et encaisse. Pour le spartiate encarté, ce sera une nouvelle fois une déception absolue. Elle est prévisible comme la marée.

Adieu veau, vache, cochon, couvée, les jeux sont déjà faits. Il va falloir que le personnel militant incruste cette réalité dans son esprit pratique. Dans quelques mois, le système va jouer son épisode fictionnel pour endormir le gogo. A l’issue du grand spectacle, certains panseront leurs plaies provoquées dans l’algarade militante. Les non élus européens continueront leur dictature au demeurant de plus en plus violente, de plus en plus omnipotente.

Croire en l’Europe politique c’est croire en l’empathie de Soros et de l’État profond. C’est être un témoin de Jéhovah politique convaincu qu’au jugement dernier, seuls les justes renaîtront et le lion Rockefeller mangera l’herbe à côté de la gazelle prolétaire. À force de pratique, ne pas comprendre ce qu’est la réelle nature de l’Union européenne c’est le signe extérieur d’une faiblesse conative majeure.

Depuis sa création au lendemain de la seconde guerre mondiale, cette Union ne s’est bâtie que sur les intérêts des grandes familles d’industriels européens, Wendel en tête, avec les principes économiques américains rapportés par Jean Monnet. D’entrée de jeu, la base est frelatée. À ce jour, elle atteint un paroxysme de corruption.

Certains enfumeurs, soit la quasi majorité du personnel politique, parlent d’une autre Europe sans remettre en question tous les traités qui l’ont bâti. Comment peut-on dire que l’édifice est moisi, lézardé, mangé par la mérule sans décider pour la salubrité publique de le démolir ?

Croyez moi les amis, les élections de l’année prochaine ne serviront à aucun moment les intérêts des peuples européens. Si vous voulez participer à cette mascarade, grand bien vous fasse. Ne venez pas par la suite chouiner à qui veut bien vous entendre sur cette supercherie. En vous rendant compte que vous vous êtes étripés entre vous, vous les militants de base de tous les bords, uniquement pour que vos chef n’aillent qu’à la généreuse gamelle européenne, vous rejoindrez peut-être l’immense camp des boudeurs d’élections.

Il n’y aura pas d’effets positifs escomptés à l’issue de cette élection. Vous continuerez à subir les affres de l’inflation artificielle liée à la magouille du marché européen de l’énergie et les spoliations étatiques.

J’attends les éructations des aficionados du grand jeu hypnotique électoral. Ils vont me gourmander avec leurs raisonnements type « Les élections européennes vont être l'occasion de compter les camps ». « C'est justement parce qu'elles ne servent à rien qu'il faut voter pour le camp de son choix. Il n'y a pas de calculs de vote utile ». « Voter pour un camp lui permettra peut être d'avoir accès à un peu plus de temps d'antenne par la suite ». Blablabla...

Ces actes de foi sont peut-être remarquables, mais peu efficaces. Comme le dit l’adage « L’espoir fait vivre ». Alors vivez d’espoir en attendant que la providence s’occupe de vous. Toujours, Alexandre le Grand n’a pas attendu les bonnes grâces des Parques pour atteindre le sommet. Il a pris son destin en main sans honorer les Dieux. Pourtant, il est plus connu et admiré que Périclès. Il n’a pas délégué aux autres sa montée en puissance.

Comme le proclamait Jésus, « en vérité je vous le dis », la naïveté extrême des militants est qu’ils ne font confiance qu’à des Gorgias.