La gauche doit proposer une politique de contrôle des migrations pour retrouver la confiance de la classe ouvrière !!!

NATIONAL

9/21/2023

Dans ce domaine, la peste émotionnelle propagée par le propagande médiatique joue à fond. Libéraux et libertaires (qui sont en fait les mêmes) utilisent de manière abjecte les images d'enfants noyés pour promouvoir la levée des frontières et la dérégulation mondiale de la main d'œuvre, au profit exclusif de l'Occident impérialiste. Alors qu'il est clair que si les exploiteurs de migrants de ce coté-ci de la mer étaient à leur place, en prison, il n'y aurait plus d'enfants noyés.

La déroute de Die Linke en Allemagne en octobre 2021, après la percée des néo-franquistes en Espagne en avril 2019 et la déroute de Podemos ont été les ennièmes avertissements dont la gauche de la gauche n'a pas plus tenu compte que des précédents ... Cette fausse gauche qui ne représente plus en rien les classes populaires, de quelque origine qu'elles soient !

Pourquoi les prolétaires sont-ils tentés depuis plus d'une génération par le vote xénophobe, ou au moins par le non-vote pour les organisations « de gauche de gauche » qui prétendent les représenter mais qui sont toutes bien davantage mobilisées pour la cause des migrants ? Au mieux cette cause leur est indifférente, et souvent, ils y sont hostiles. On dira que les prolétaires sont aliénés et qu'il faut les éduquer. Et on s'attelle à cette tâche depuis trente ans, avec un résultat quasi-nul ! Alors il faut se poser des questions sur l'échec total de ces tentatives d'éducation ! Je me pose des questions sur ces militants qui ne se posent jamais de question sur leurs échecs ; peut être que c'est justement ça qu'ils veulent, l'échec ?

Mao disait : « l'œil du peuple voit juste » ! Les classes populaires ont-elles raison de s’opposer aux migrations ? Sachant que ce n'est pas la même chose que s’opposer « aux immigrés ».

Les migrants, nouveaux arrivants, ne sont pas encore des prolétaires : si pauvres soient-ils, ils sont encore dans les limbes de l'ordre social, dans la situation ouverte de ceux qui rêvent en individualiste de promotion sociale individuelle. Personne n'a jamais considéré les dizaines de millions de migrants vers l'Amérique du Nord, au XIXème siècle, comme des héros de l'émancipation ouvrière, bien au contraire, c'étaient des candidats à la réussite bourgeoise, que certains, minoritaires mais assez nombreux, purent atteindre au prix de ce déracinement ; et aujourd'hui, cet aspect des choses est demeuré inchangé. Les migrants ne viennent pas ici pour participer à des luttes sociales mais pour devenir riches - ou, au moins, moins pauvres. Ils ne s'intègrent au prolétariat qu'après la désillusion sur la nature de ce paradis capitaliste - coté cours - que nous leur offrons généreusement, au bout d'un certain temps, parfois jamais. Dans la plupart des cas il est totalement inexact de les définir comme des réfugiés, ce sont plutôt des aventuriers, qui sont à l'initiative de leur migration, des possibles "self made men" qui tentent de prendre leur vie en main en suivant la ligne d'action préconisée par l'idéologie dominante.

Les migrants actuels sont bien souvent noirs, ou musulmans, mais au niveau de leurs motivations ils ne diffèrent aucunement des juifs, des Irlandais ou des Italiens débarquant à New York et triés à Ellis Island il y a un siècle. Critiquer les migrations, ce n'est donc nullement critiquer « des noirs et des musulmans », mais c'est une critique indispensable du trafic de main d'œuvre dans le monde globalisé du néo-libéralisme, une nouvelle traite des esclaves - parfois au sens littéral du terme, comme en Libye - qui manipule les rêves de l’ascension sociale et de la richesse diffusés par nos médias bourgeois à l'échelle du monde entier.

Les migrants ne viennent pas ici pour fuir la misère, ils ne proviennent pas des couches les plus pauvres de leur pays d'origine ou des populations marginalisées par la guerre, au contraire c'est ici qu'ils trouvent l'exploitation la plus brutale, où ils viennent "pour occuper les emplois que les Français ne veulent pas exercer". Comme ces choses-là sont aimablement dites !

Le racisme n'est pas une cause des phénomènes historiques ! Il est causé par les conditions sociales ; lorsque l'on peut faire coïncider l’aggravation de la condition du prolétariat avec l'arrivée d'un groupe ethnique visiblement distinct de la majorité autochtone, la croissance du racisme est inévitable, et les sermons moralisateurs ne serviront à rien pour l'empêcher, au contraire, il aboutiront au rebours des bonnes intentions à stigmatiser encore plus noirs et musulmans. La petite bourgeoise d'extrême gauche fait inconsciemment ce que faisait cyniquement Emmanuel Macron quand il feignait de prendre la défense des juifs, des homosexuels, des étrangers, contre la "foule haineuse" des Gilets Jaunes pour s'en servir comme paratonnerre en détournant sur eux la colère populaire !

La représentation misérabiliste des migrants qui domine dans l'extrême gauche est parfaitement complémentaire de la faim de main d’œuvre exploitable du capital. Les petits frères « antifas » de la grande bourgeoisie affichent dans les rues des métropoles gentrifiées « bienvenue au migrants » parce que leurs grands frères ont peur de manquer d'esclaves.

L'extrême droite exploite le rejet populaire des migrations depuis les années 1970 ; elle demandait à l'époque l'expulsion des immigrés, et notamment des immigrés noirs et musulmans déjà intégrés. Son discours à cet égard est du registre des tactiques de longue durée de la bourgeoisie qui ont toujours eu pour objectif d'opposer les prolétaires entre eux. Mais l'importation d'un prolétariat surexploité sert aussi cet objectif. Souvent l'extrême droite a recruté précisément dans les milieux, comme les DRH et la maîtrise de l'industrie automobile, qui géraient ce prolétariat et organisaient son immigration. L'extrême droite est contre les immigrés, et pour les migrations. Et c'est logique : rien de tel qu'une nouvelle migration pour fragiliser la condition de la vague précédente, et en poursuivre la sur-exploitation !

La gauche, si elle veut être de gauche en réalité et non en paroles doit défendre la classe ouvrière, sans distinction ethnique, et pour cela elle doit aussi demander l'arrêt des migrations qui ne se font que dans l'intérêt des patrons. Elle doit demander que les passagers des navires affrétés par des ONG, comme était l'Aquarius, soient secourus, puis renvoyés dans leur pays d'origine, dans le cas où il n'est pas en guerre, ce qui est le cas de la grande majorité d'entre eux. Et tant pis pour le narcissisme moral gauchiste. Sur la question de l'immigration c'est la ligne de George Marchais qui était juste !

L'union au delà des clivages ethniques et religieux de la classe ouvrière, et des classes populaires en général, est nécessaire, et elle se fera, malgré les migrations, et non grâce aux migrations. Les organisations ouvrières n'ont pas les moyens de les empêcher car elles sont favorisées par des forces puissantes qui représentent les intérêts du capital international, mais elle peuvent en réclamer l'arrêt, au nom de l'intégration et de l'assimilation des migrants qui sont déjà implantés, et pour soulager la pression sur l'emploi et les services sociaux. Ce faisant, elles enverraient un message clair pour montrer qu'elles se trouvent bien et sans équivoque dans le camp des exploités. L'accusation de xénophobie qui couvre d’opprobre les prolétaires, venant de la part de la "gauche morale", est un symptôme de son mépris de classe inconscient qui refuse d'envisager les conditions vécues par les masses, y compris celles des migrants, réduits au bout de tout cet "accueil" et de toutes cette "solidarité" à mendier dans toutes les rues d'Europe lorsqu'ils n'ont pas pu trouver un patron "de gauche" assez humanitaire pour les exploiter.

Ces observations ne prétendent pas à l'originalité, car elle reflètent une réalité qui est parfaitement connue des militants sincères et conscients, mais qui est le plus souvent rendue indicible par le climat néo-maccarthyste qui règne dans les médias et dans les organisations de la gauche petite bourgeoise, qui sont plus plus préoccupées de posture morale que d'efficacité politique.