CONFÉRENCE PUBLIQUE MAÇONNIQUE

QUIMPER

FINISTÈRE

9/26/20234 min read

La rédaction de Morzhed a participé en pure spectatrice à la conférence publique organisée par les frères la truelle de Quimper. La démonstration se portait sur 3 volets :

- 130 ans de l’Ordre Maçonnique mixte international

- Le droit humain

- La lutte des sardinières

Pour faire court, le premier volet nous fit la démonstration que la haine de l’ancien régime et de l’église est toujours vivace chez les frères Lumineux. Abhorrer quelque chose est une notion que l’on peut comprendre si les arguments sont véraces, hors ce ne fut pas le cas. La conférencière voulut mettre la misogynie générale du 19ème siècle sur le compte seul des pères de l’église. Elle mit en avant le second concile de Mâcon (585) qui comme tout historien qui se respecte sait que ce ne fut qu’une une légende créée par l’ineffable Grégoire de Tours, grand inventeur de mythes chrétiens fondateurs. D’après elle, reprenant fallacieusement le mythe, les évêques auraient débattu pour savoir si oui ou non les femmes avaient une âme sans évoquer que le baptême répond positivement à la question et que le Concile de Nicée, entre régler le sort de l’Arianisme et les controverses trinitaires, jugea définitivement cette affaire suivant certains experts. D’autres prétendent que c’est au concile de Trente que ce point fut traité ce qui semble très loufoque au regard des enjeux du moment. On peut judicieusement se demander si cette affaire « d’âme des femmes » n’est pas que le fruit de la propagande anticléricale.

Ceci n’est que de menus détails qui ne passionnent que les spécialistes et les ferveurs idéologiques à caractère religieux. Elle voulut faire porter le chapeau à l’ancien régime de la perte des droits juridiques des femmes pour occulter que cette spoliation fut le fruit du droit civil que Napoléon et ses frères :. ont établi. La lutte pour les reconquérir dura 150 ans !

Dans sa démonstration, elle fit la lecture des positions misogynes de divers personnages littéraires et politiques couvrant tout le 19ème siècle jusqu’au début du 20ème en occultant bien que l’essentiel de ces hommes étaient :. Devant un public novice, il était aisé pour elle d’enfumer son auditoire.

Poursuivant son chemin intellectuel, elle nous rappela l’heureux événement du suffrage universel masculin qui est, comme elle le souligna, un joli oxymore. Seulement elle oublia de préciser que ce mode de vote privait, certes les femmes, mais aussi tous les gueux car il était conditionné à une certaine capacité fiscale. En effet, seuls les « braves gens » tant vantés par Mme de Staël pouvaient participer à ce semblant de démocratie.

Notre conférencière fit l’éloge de quelques femmes locales investies dans ce combat égalitaire. Assurément, ce fut des femmes courageuses et déterminées, mues d’une opiniâtreté sans faille. Toutefois, combattre pour recouvrer sa liberté et se retrouver dans la camisole sectaire d’une loge maçonnique (mixte ou purement féminine) est finalement une défaite.

Pour finir, dans sa recherche de mixité absolue, notre oratrice, pour ne pas dire prédicatrice, fit deux allégories. La première, le mélange eau/vin, donnant un produit altérant les deux éléments initiaux peu judicieux. La seconde, le mélange huile/vinaigre qui se sépare naturellement après un certain temps qui n’est qu’un retour à la case départ loin de l’objectif. Alors, elle nous prit à partie de réfléchir sur le chemin à prendre pour obtenir dixit « une troisième voie ». Dans les pistes de réflexion qu’elle nous jeta comme de la mie aux pigeons, son discours nous instilla un implicite souterrain fleurant bon les prémisses du wokisme et la théorie des genres. D’une recherche de la mixité parfaite, nous basculions avec elle dans la fragmentation sociétale d’un nouveau type très spéculatif. De deux polarités, nous passâmes dans la multiplication d’expressions genrées finalement à but inverse que celui recherché au départ.

En conclusion, elle nous a fait la démonstration de la manipulation de base qui consiste à donner des vérités tronquées voire occultées en les mélangeant avec des mensonges pour obtenir un effet désiré.

Le second volet fut la promotion de la franc-maçonnerie en général et le cercle « Le droit humain » en particulier. L’orateur eut beau nous dire que cette coterie « truelliste » travaille sur les thèmes sociétaux qui concernent l’éducation, les libertés individuelles et les droits des enfants, nous ne la voyons guère s’insurger sur les dérives wokistes à l’école et les lois liberticides qui pleuvent sur nous. Elle se targue de s’intéresser aux problématiques liées à la santé et les dérives dixit d’une « science sans conscience » or nous ne l’entendons nullement contre la folie covidiste et ses segments dictatoriaux servant le contrôle et l’asservissement via l’OMS.


Le troisième volet, celui qui nous a fait déplacer dans la capitale du rond-point et des pièges routiers, fut la récapitulation des luttes des sardinières (Penn Sardin 1905-1924). Concis, précis, plein d’humour, son travail de mémoire nous a ravi. Nous regrettons simplement, suite à une question d’un auditeur, que l’orateur ne connaissait pas la réaction de Pierre Biétry, dirigeant du syndicat ouvrier « Les Jaunes » dans cette période faste pour la cause communiste dans le Finistère et notamment à Douarnenez.

Pour résumer l’ensemble, la démonstration des frères et sœurs de la Lumière ne nous a pas convaincu. Nulle surprise en cela.