AMF et METI dans la réindustrialisation de la France
NATIONAL


Depuis le début de l’année 2023, le Mouvement pour les entreprises de taille intermédiaire, qui représente les METI (125 000 implantations sur tout le territoire), et les élus de l’Association des Maires de France travaillent de concert pour trouver des solutions communes, concrètes et de terrain sur les grands enjeux économiques du moment.
Rappel de ces enjeux :
1)- La Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) adoptée en mars 2020 fixe une cible d'émissions industrielles de gaz à effet de serre ne dépassant pas 53 MtCO2eq en 2030 et 16 MtCO2eq en 2050, contre 84 MtCO2eq en 2019. L'atteinte de ces objectifs repose sur plusieurs outils, parmi lesquels la tarification du carbone et le soutien public à la décarbonation.
2)- La réindustrialisation de la France.
3)- Le dessein de zéro artificialisation nette (ZAN) d’ici 2050.
Connaissant le 3ème objectif, les prix flambent. Le renchérissement du coût du foncier est d’ores et déjà une réalité, car tous les acteurs anticipent la rareté avant même l’entrée en vigueur du ZAN. L’AMF constatent dans certaines régions un doublement du prix des terrains situés en zones d’activité.
Le partenariat METI/AMF rejette la réhabilitation des friches industrielles car les coûts de remise en conformité et de dépollution peuvent s’avérer prohibitifs. Ces friches représentent des centaines de milliers d’hectares en France après 40 ans de sabotage politique industriel. D’après ce concerto en collusion majeure type Callac, il faudrait 25 000 ha pour implanter de nouvelles usines et laisser en plan les anciennes zones industrielles. Il agite le drapeau emploi (1 million estimé) pour faire avaler la pilule. Depuis la destruction de Manufrance, combien d’emplois ont été détruit depuis 50 ans ? Leur petit million d’emplois réparti dans toute la France est ridicule. Certes, c’est bon à prendre, mais c’est insuffisant. Il ne parle non plus que quels emplois il s’agit.
Leur approche est articulée avec la nouvelle définition de la ruralité, établie par l’INSEE, qui englobe désormais les zones peu denses et très peu denses. Elle doit également s’inscrire dans le cadre du plan France Ruralités proposé par la Première ministre le 15 juin et de la réforme en cours des zones de revitalisation rurale (ZRR). Cette mesure pourrait en priorité se fonder sur le zonage révisé destiné aux communes des zones très peu denses nécessitant un accompagnement renforcé (ZRR + ou ZRR 2 à créer). On a des friches industrielles innombrables, avec les structures immobilières (logements, commerces, infrastructures sociales et routières …) qui vont avec, et le METI/AMF veut créer des usines dans des zones où il n’y a rien. Du coup, ce n’est plus 25 000 ha qu’il faut, mais bien 3 fois plus pour satisfaire la logistique, le résidentiel et les structures inhérentes à la vie sociale. Cerise sur le gâteau, on garde en l’état les friches industrielles fantomatiques avec les villages moribonds qui vont avec.
Tout ce brouhaha pour quoi faire ? Implanter des nouveaux sites neutres en émission carbone et aux entreprises qui prennent des engagements ambitieux de compensation de leurs émissions en vertu du standard triple E, “Excellence Environnementale Européenne”, en cours d’élaboration dans le cadre du plan Industrie verte. On est déjà très loin de la réindustrialisation qu’on imaginait. On va bétonner encore des zones agricoles pour implanter de la nouvelle économie basée sur des petites et moyennes industries et des start-up industrielles. Tous ces beaux messieurs ne parlent pas des types industriels qu’ils veulent implanter ni de ses segments et encore moins des financiers et des actionnaires qui sont derrières. En d’autres termes, l’industrialisation de la France n’est qu’un slogan. Quand on sait que la France ne produit que 1/20 000 du CO2 mondial et qu’on se laisse entraîner dans ce délire environnemental, qui n’est suivi par personne autre que la commission européenne, on est largement dégoûté. Ne pas récupérer nos industries d’antan productrices de richesses et de valeurs ajoutées n’est guère malin. On sait bien pour qui roule la grosse commission européenne. Nos édiles en ont plein la bouche de cette Europe délétère. Ils ne se rendent pas compte ou ne veulent pas voir que toutes les décisions émanant de la CE vont à l’encontre de nos intérêts.
Dans la pratique, on continuera à importer des produits manufacturiers de l’Asie car nous ne les fabriquerons toujours pas in situ. De ce fait, on continuera à s’endetter et par voie économique on va se paupériser davantage.
La réindustrialisation de la France n’est de la poudre aux yeux pour cacher la poudre d’escampette qu’ont repris les industriels depuis le sabotage des Nord Stream. La France n’avait ni pétrole ni de gaz, mais elle avait des idées. À présent, elle n’a toujours d’énergie, mais elle n’a plus d’idées, des lumineuses encore moins.